AVOCATE, DEPUTEE, UNE COMMUNISTE DANS LE XX° SIECLE
Elle est née le 26 avril 1909 dans la commune de Morne à L’eau, véritable cuvette au cœur de la Grande Terre en Guadeloupe. Après l’obtention de son baccalauréat, elle s’envole à Paris pour poursuivre des études de Philosophie qu’elle affectionnait. Mais en définitive, elle s’oriente vers des études de droit et opte pour la profession d’avocat. De retour en Guadeloupe, elle prête serment en décembre 1939 devant la cour d’appel de Basse-Terre. Elle devient la première femme avocate de tout « l’outre-mer français »
La situation de la Guadeloupe à la fin de la deuxième guerre mondiale, marquée par le plus grand dénuement, l’absence d’Hygiène, les maladies endémiques, l’habitat insalubre, la grande misère dans laquelle vivait la population la touchait profondément dans sa chair. Elle se sentait investit de la responsabilité morale de se mettre au service de ses compatriotes pour faire reculer ce malheur. Il lui semblait qu’il était nécessaire que les forces de progrès s’unissent pour sortir le pays de la situation de misère qu’il connaissait. Elle était particulièrement préoccupée par l’ignorance qui régnait dans les masses féminines qui, en 1945, allaient prendre part au vote pour la première fois. Aussi quand elle apprit que la hiérarchie catholique allait prendre parti dans la campagne politique aux cotés des socialistes et ainsi diviser ceux qui pourraient s’allier dans l’intérêt du pays, elle a pris position pour les communistes sans pour autant adhérer au Parti.
La réaction de l’Eglise fut très brutale, allant jusqu’à l’excommunication, de celle qui avait la foi chrétienne. L’Eglise a échoué dans sa tentative d’intimidation.
Car, l’unité prolétarienne était en marche et dès 1945 des listes socialo-communistes furent élues dans plusieurs communes. En octobre 1945 Gerty fut élue conseiller général du canton de Poin te-à-Pitre, Gosier, Abymes et Morne-à L’Eau, sur une liste d’entente prolétarienne. Le 10 novembre 1946 elle est élue députée à l’Assemblée Nationale Française sur une liste communiste en compagnie de Rosan Girard, Secrétaire Général du Parti Communiste Guadeloupéen.
Deux ans après, elle donnait son adhésion au Parti Communiste après avoir pris le temps de voir, d’étudier la doctrine et les règles de fonctionnement du Parti. Selon ses propres mots : « elle s’initia à la vie militante et chaque jour s’est sentie davantage communiste » jusqu’à sa mort en 1980.
Gerty, figure de proue d’une Guadeloupe qui se débattait dans la misère, l’absence de soins, d’école, de prise en charge sociale. Une Guadeloupe où régnait le brigandage politicien, la corruption et la fraude électorale institutionnalisée, était vraiment la « l’élu du peuple » car elle lui a consacré sa vie entière.
Mais Gerty n’était pas une star de la politique. Elle était comme l’ont appelée ses amies une « ma tou fanm », « une femme de demain. » Elle était simple, avenante avec une qualité d’écoute extraordinaire. C’était une élue de terrain qui ne se contentait pas de son activité dans les assemblées où elle siégeait, mais qui visitait la population, leur rendait compte de son activité parlementaire, les aidaient dans leurs démarches administratives, leur prodiguait ses conseils, et cette population le lui rendait bien.
C’était également une militante internationaliste qui défendait toutes les causes qui lui semblaient justes. Son action en faveur de la paix à eu un grand retentissement, même en Guadeloupe, où elle a initié, dès 1946, une « Union des femmes guadeloupéennes » qui était au départ rattaché à l’Union des femmes Françaises, avant de s’ériger en association de plein exercice en 1958.
Cette célébration a remis en mémoire l’apport déterminant du travail de Gerty en faveur de la valorisation des femmes guadeloupéennes, de leur émancipation, de leurs luttes quotidiennes pour arracher le plein exercice de leurs droits de femmes et de citoyennes, pour élever leur conscience de classe, développer leur esprit internationaliste et les inciter à défendre la paix.
Le nom de Gerty, militante communiste, restera à jamais attaché à de nombreuses initiatives en faveur du mieux-être des populations travailleuses, des familles monoparentales démunies, de la création de structures d’éducation, de formations … Elle aura marqué son temps notamment par son combat contre l’analphabétisme, l’obscurantisme, la fraude électorale. Par son combat pour l’application des lois sociales en Guadeloupe (‘sécurité sociale, allocations familiales, retraite des vieux travailleurs …), la protection maternelle et infantile, la protection judiciaire des mineurs en difficulté, la défense des petites gens, pour les structures d’accueil aux jeunes en difficulté, pour la promotion de la langue créole, la valorisation de la culture guadeloupéenne …
Gerty a passé sa vie au service du peuple, elle a su gérer avec efficacité et tempérance des situations familiales, des crises politiques, des situations d’injustice, des tensions diverses, des causes perdues, elle a apporté aides, conseils et apaisement en Guadeloupe comme ailleurs.
Gerty était aussi une avocate de talent, une voix respectée dans les palais de justice, elle plaidait pour les pauvres et les victimes du système d’exploitation. Elle a été présidente du barreau des avocats de Guadeloupe.
Elle a réussi de grandes et belles choses, car elle avait très tôt épousé la cause du peuple, celle des travailleurs. Elle était communiste et son ancrage dans la philosophie marxiste-léniniste a toujours guidé son action. Elle aimait dire à qui voulait l’entendre « mon parti m’a donné les plus grandes joies de ma vie ».
En ces temps troublés ou le désarroi, la désespérance, l’appât de l’argent facile, la pwofitasyon, le manque de repères, la résignation et la révolte transforment notre pays en une véritable bombe à retardement, la vie et l’œuvre de Gerty Archimède peut nous servir d’exemple pour sortir de la situation actuelle.
Morte brutalement à son domicile à Basse-Terre le 15 aout 1980, elle est enterrée dans le cimetière de sa ville natale
Le Conseil Régional, la plus importante Assemblée Politique de la Guadeloupe a décrété l’année 2019 , l’année Gerty Archimède en hommage à cette femme dont l’histoire de sa vie est une boussole pour la Guadeloupe .
GERTY ARCHIMEDE, UNA MUJER GUADALUPEÑA
ABOGADA, DIPUTADA, COMUNISTA EN EL SIGLO XX
Nació el 26 de abril de 1909 en la comuna de Morne à L'eau, una auténtica cuenca en el corazón de la Grande Terre en Guadalupe. Después de obtener el bachillerato, viajó a París para estudiar Filosofía, que le encantaba. Pero al final, decidió estudiar Derecho y se convirtió en abogada. De regreso a Guadalupe, prestó juramento ante el Tribunal de Apelación de Basse-Terre en diciembre de 1939. Se convirtió en la Primera Mujer Abogada de todos los "territorios franceses de ultramar".
La situación de Guadalupe al final de la Segunda Guerra Mundial, marcada por la mayor indigencia, la ausencia de higiene, las enfermedades endémicas, las viviendas insalubres, la gran miseria en la que vivía la población, la tocó profundamente en su carne. Sintió que tenía la responsabilidad moral de servir a sus compatriotas para aliviar esa miseria. Le pareció que era necesario que las fuerzas progresistas se unieran para sacar al país de la situación de miseria que vivía. Le preocupaba especialmente la ignorancia de las masas de mujeres que iban a votar por primera vez en 1945. Por eso, cuando se enteró de que la jerarquía católica iba a tomar partido en la campaña política con los socialistas y a dividir así a quienes podían aliarse en interés del país, tomó partido por los comunistas sin afiliarse al Partido.
La reacción de la Iglesia fue muy brutal, llegando incluso a la excomunión, del que tenía la fe cristiana. La Iglesia fracasó en su intento de intimidación.
La unidad proletaria estaba en marcha y a partir de 1945 se eligen listas socialistas-comunistas en varios municipios. En octubre de 1945, Gerty es elegida Consejero General del cantón de Pointe-à-Pitre, Gosier, Abymes y Morne-à-L'Eau, en una lista de entendimiento proletario. El 10 de noviembre de 1946 fue elegida diputada a la Asamblea Nacional francesa en una lista comunista junto con Rosan Girard, secretario general del Partido Comunista de Guadalupe.
Dos años más tarde, se afilió al Partido Comunista tras haberse tomado el tiempo de estudiar la doctrina y el reglamento del Partido. En sus propias palabras: "se inició en la vida militante y cada día se sentía más comunista" hasta su muerte en 1980.
Gerty, fue una figura destacada en una Guadalupe que luchó contra la pobreza, la ausencia de atención médica, de educación, de atención social. En una Guadalupe donde reinaba el bandolerismo político, la corrupción y el fraude electoral institucionalizado, ella fue realmente la "elegida del pueblo" al que dedicó su vida entera.
Pero Gerty no era una estrella de la política. Era, como la llamaban sus amigos, una "ma tou fanm", "la mujer del fututro". "Era sencilla, agradable y muy receptiva. Era una dirigente política de base que no se conformaba con asistir a las asambleas, sino que visitaba a la población, les informaba de su actividad parlamentaria, les ayudaba en los trámites administrativos y les daba sus consejos y la población lo agradecía mucho.
También era una activista internacionalista que defendía todas las causas que consideraba justas. Su acción a favor de la paz tuvo una gran repercusión, incluso en Guadalupe, donde fundó, ya en 1946, la "Unión de Mujeres de Guadalupe", que en un principio estaba adscrita a la Unión de Mujeres de Francia, antes de convertirse en una asociación de pleno derecho en 1958.
Ello habla de la contribución decisiva de la obra de Gerty en favor de la valorización de las mujeres guadalupeñas, de su emancipación, de sus luchas cotidianas para ejercer el pleno ejercicio de sus derechos como mujeres y ciudadanas, para elevar su conciencia de clase, para desarrollar su espíritu internacionalista y para motivarlas a defender la paz.
El nombre de Gerty, militante comunista, estará para siempre ligado a numerosas iniciativas en favor del bienestar de la población trabajadora, a las familias monoparentales necesitadas, a la creación de estructuras educativas, de formación... Ella hizo época por su lucha contra el analfabetismo, el oscurantismo, el fraude electoral; por su lucha por la aplicación de las leyes sociales en Guadalupe (seguridad social, subsidios familiares, jubilación de los antiguos trabajadores...), la protección materna e infantil, la protección judicial de los menores en dificultad, la defensa de los niños y niñas, por el mejoramiento de las estructuras de acogida a los jóvenes necesitados, por la promoción de la lengua criolla, la valorización de la cultura guadalupeña...
Gerty pasó su vida al servicio del pueblo, supo resolver con eficacia y templanza situaciones familiares, crisis políticas, situaciones de injusticia, tensiones diversas, causas perdidas, aportó ayuda, consejos y tranquilidad tanto en Guadalupe como en otras partes.
Gerty era también una abogada de talento, una voz respetada en los juzgados, abogaba de los pobres y las víctimas del sistema de explotación. Fue Presidenta del Colegio de Abogados de Guadalupe.
Logró grandes y hermosas cosas, porque desde muy temprano abrazó la causa del pueblo, la de los trabajadores. Era comunista y su anclaje en la filosofía marxista-leninista guió siempre su accionar. Le gustaba repetir a todos: "Mi partido me ha dado las mayores alegrías de mi vida”.
En estos tiempos revueltos, en los que el desconcierto, la desesperación, el dinero fácil, la pwofitasyon, la falta de referentes, la resignación y la revuelta están convirtiendo a nuestro país en una auténtica bomba de tiempo, la vida y la obra de Gerty Arquímedes pueden servir de ejemplo para salir de la situación actual.
Murió repentinamente en su casa de Basse-Terre el 15 de agosto de 1980, y está enterrada en el cementerio de su ciudad natal.
El Consejo Regional, la asamblea política más importante de Guadalupe, ha decretado el año 2019 como el año de Gerty Archimède en homenaje a esta mujer cuya historia de vida es una brújula para Guadalupe.
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